De nouveaux acteurs économiques dévoient les pratiques de production Bio, risquant de mettre à mal la confiance des consommateurs.
Les serres chauffées ? le règlement bio européen ne les autorise pas ni ne les interdit, imposant juste le "respect des cycles naturels" et une "utilisation responsable de l'énergie". En France, le 11 juillet, le Comité national d'agriculture biologique (CNAB) doit se prononcer pour ou contre. Les partisans d'une bio cohérente ont tranché depuis longtemps et refusent l'utilisation de serres chauffées: elles sont une aberration écologique !
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Image Consoglobe |
Argument qui ne convainc pas tout le monde hélas. Profitant du flou réglementaire, des projets de conversion bio en serres chauffées permettant la culture de légumes à contre saison se font jour. Pourtant selon l'étude Food GES (Ademe), une tomate française poussée sous serre chauffée est responsable de 4 fois plus de gaz à effet de serre qu'une tomate produite en Espagne et 8 fois plus qu'une tomate produite en France en saison. De plus, le chauffage des serres implique une spécialisation des cultures qui appauvrit les sols, allant à l'inverse de la démarche bio. "On ne peut pas calquer un modèle productiviste conventionnel sur une logique biologique qui suppose d'accepter une baisse des rendements et des contraintes de production plus fortes dont la saisonnalité fait partie", s'insurgeait Sylvie Copart, agricultrice bio représentant la Fédération nationale d'agriculture biologique au CNAB.
Si les serres chauffées sont autorisées par le CNAB, plus que jamais le consommateur devra exiger des produits locaux, bio et naturellement respectueux de la saison pour défendre l'environnement et une agriculture paysanne.
Pour dire non à l'industrialisation de la bio, signez la pétition ICI !